Catégorie : politique
Sommet conjoint EAC/SADC : une coopération renforcée pour la paix en RDC, mais sans condamnation explicite du Rwanda



- Location
- Tanzanie, Dar es Salaam
8 février 2025 – Dar es Salam. Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis aujourd’hui à Dar es Salam, en Tanzanie pour un sommet conjoint historique. Cette rencontre visait à coordonner les efforts régionaux en vue de restaurer la paix et la stabilité en République démocratique du Congo (RDC), un pays en proie à des violences persistantes dans sa partie orientale. Une volonté commune de pacification. Dans une déclaration conjointe, les dirigeants des deux organisations ont exprimé leur engagement à mettre en place une approche coordonnée et complémentaire pour lutter contre les groupes armés opérant en RDC. Ils ont convenu d’un renforcement de la coopération militaire et du partage d’informations entre les forces régionales pour mieux contrer les insurrections qui sévissent dans l’est du pays. Alignement des missions régionales. L’un des principaux points abordés a été la nécessité de mieux coordonner les efforts entre la Force régionale de l’EAC, déployée en 2022, et la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), récemment mise en place. Le manque de synergie entre ces initiatives avait été critiqué pour son impact limité face à l’intensification des combats. Les dirigeants ont ainsi décidé de créer un comité mixte de coordination chargé d’assurer une complémentarité des opérations sur le terrain et d’optimiser l’utilisation des ressources déployées. Une condamnation implicite, mais pas explicite du Rwanda. Alors que de nombreuses attentes pesaient sur ce sommet pour qu’il adopte une position claire contre l’agression du Rwanda en RDC, la déclaration finale est restée prudente et diplomatique. Bien que l’EAC et la SADC aient réaffirmé leur engagement envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, aucune condamnation explicite du Rwanda n’a été formulée, malgré son implication avérée dans le soutien aux groupes armés tels que le M23. Cette absence de condamnation directe a suscité des critiques de la part des autorités congolaises et de la société civile, qui espéraient une prise de position plus ferme contre Kigali. Beaucoup y voient une volonté des États membres de préserver un fragile équilibre diplomatique dans la région, au détriment d’une reconnaissance franche de l’agression subie par la RDC. Pression diplomatique accrue sur les acteurs impliqués. Le sommet a néanmoins servi de cadre pour adresser un message aux acteurs régionaux et internationaux impliqués dans le conflit. L’EAC et la SADC ont appelé au respect de la souveraineté de la RDC et ont exhorté tous les États à s’abstenir de tout soutien aux groupes armés. Toutefois, l’absence de mesures coercitives ou de sanctions contre les pays impliqués limite l’impact concret de cet appel. Renforcement du soutien humanitaire. Conscients de l’urgence humanitaire, les chefs d’État ont aussi plaidé pour un soutien accru aux populations déplacées et une intensification de l’aide humanitaire. La RDC compte actuellement plus de 7 millions de déplacés internes à cause des violences, et la situation continue de se détériorer. Perspectives et attentes. Le sommet conjoint marque une avancée dans la coopération régionale pour la paix en RDC, mais laisse un goût d’inachevé en raison de l’absence d’une condamnation claire et directe du Rwanda. La réussite des engagements pris dépendra de leur mise en œuvre effective sur le terrain, mais aussi de la capacité des États membres à assumer des positions plus fermes dans les mois à venir.
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