Catégorie : economie

Renforcement de la gouvernance bancaire en RDC : une diversification stratégique de l'actionnariat au service de la souveraineté économique

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RDC, Kinshasa

Kinshasa, juin 2025 — Dans un contexte régional et mondial marqué par des instabilités économiques, la République Démocratique du Congo (RDC) amorce une nouvelle phase de réforme du secteur bancaire. Le mot d’ordre : renforcement de la gouvernance et diversification stratégique de l’actionnariat pour affirmer sa souveraineté économique et renforcer la résilience du système financier national. Une gouvernance bancaire en mutation Depuis plusieurs années, la Banque Centrale du Congo (BCC) s’est engagée dans une série de réformes visant à renforcer la supervision des institutions financières, à favoriser la transparence et à améliorer les normes prudentielles. Cependant, la gouvernance bancaire ne saurait se limiter à des dispositifs réglementaires : elle implique également une redistribution équilibrée du pouvoir au sein des banques commerciales, longtemps dominées par des capitaux étrangers ou oligopolistiques. Diversifier l’actionnariat : un levier d'indépendance La diversification de l’actionnariat bancaire vise à réduire la dépendance vis-à-vis des acteurs étrangers qui, dans certains cas, orientent les politiques de crédit au détriment de l’économie locale. En favorisant une ouverture du capital à des acteurs congolais — publics, privés ou issus de la diaspora — l'État entend créer des institutions plus ancrées dans les réalités nationales, plus sensibles aux enjeux du développement durable et moins exposées aux chocs extérieurs. Cette démarche répond aussi à une exigence stratégique : faire du secteur bancaire un catalyseur de l’industrialisation et de la transformation économique du pays, en particulier à travers le financement des PME, de l’agriculture et des projets d’infrastructures. Un impératif de souveraineté économique Dans un pays où plus de 80 % de la population n’est pas bancarisée, la reconquête de la souveraineté économique passe inévitablement par un secteur bancaire plus inclusif, plus accessible et plus équitablement distribué. La diversification de l’actionnariat permet aussi d'impliquer davantage les Congolais dans la gestion et la rentabilité des banques, favorisant une culture de participation économique nationale. Vers une banque congolaise du développement ? Cette dynamique pourrait également accélérer la création ou le renforcement d’une banque congolaise de développement, financée par un capital mixte (État, investisseurs nationaux, partenaires techniques). Une telle institution permettrait de mobiliser l’épargne nationale pour financer les priorités économiques du pays, en toute autonomie. Recommandations et perspectives Pour réussir ce virage stratégique, plusieurs conditions doivent être réunies : Renforcement du cadre légal et fiscal pour sécuriser les investissements nationaux dans le secteur bancaire ; Accompagnement de la BCC dans l’évaluation et la supervision des structures d’actionnariat ; Incitations fiscales et garanties étatiques pour attirer les investisseurs congolais ; Programme national d’éducation financière pour favoriser l’émergence d’une culture de participation bancaire. Conclusion : Le renforcement de la gouvernance bancaire et la diversification de l’actionnariat ne sont pas de simples mesures économiques. Ce sont des actes de souveraineté, porteurs d’une vision : celle d’une République Démocratique du Congo maîtresse de ses ressources financières, de ses priorités économiques et de son avenir.

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